Ceux qui ne respirent plus

Le mois de février approche. Je le sens.

Je le sens dans ma voiture le matin, quand la moindre chanson triste me fait pleurer. Je le sens quand je regarde mes enfants jouer ensemble et que je pense à la joie d’avoir un frère. Je le sens quand mon estomac se serre parce que mon fils de quatre ans me demande si il peut envoyer un dessin à sa grand-mère même si elle est morte. Je le sens quand ma fille fait une sieste un peu plus longue que d’habitude et que je m’imagine qu’elle ne se réveillera pas. Je le sens quand je serre mon amoureux très fort dans mes bras avant qu’il fasse un long trajet en voiture, parce que s’il lui arrive quelque chose je m’en voudrais de ne pas l’avoir serrer une dernière fois. Je le sens quand je traine sur internet à me renseigner sur les testaments. Je le sens parce que j’ai du mal à rester seule sans penser à ceux qui ne sont plus là.

En février mon frère s’est jeté d’une falaise. En mai la même année ma mère est morte du cancer qui la rongeait depuis quatre ans. Depuis je sens que la vie est courte. Surtout en février.

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A propos BabydoOc

Interne en médecine générale à Miniville, se demandant où elle va, par quel chemin et dans quel état...
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